Polyvalence et la diffusion du savoir profane.
Qu’est-ce que l’anthroposexologie militante ?
C’est une idéologie politique mise en pratique, nourrie par la rencontre de deux disciplines scientifiques.
Un exemple ?
Lors des consultations, je mets à disposition des témoignages.
Pourquoi ?
Parce que l’expérience de chaque personne est un outil formidable. Mes compétences peuvent encadrer, recadrer, expliquer, expliciter, orienter. Mais rien ne remplace le vécu. Le savoir profane.
D’où proviennent ces témoignages ?
De chaque personne qui envoie son témoignage à Polyvalence.
C’est un projet né de mon envie de créer un espace libre, actif et activiste où chaque personne peut apporter sa pierre à l’édifice même si sa pierre n’est autre qu’un témoignage, car c’est avec des pierres que l’on construit des barricades. Aujourd’hui « association loi 1901 », Polyvalence milite pour la liberté des corps et des sexualités, contre les violences directes et les dommages collatéraux des normes imposées par une société hétéropatriarcale.
Sur mes plateformes de communication (site Internet de Polyvalence, réseaux sociaux, etc.) je lance régulièrement des appels à témoignages (liste des thèmes), puis je me charge de l’encadrement pédagogique et du travail éditorial, pour créer un recueil de ces témoignages, que j’appelle « fanzine », terme faisant volontairement écho à l’idéologie DIY – Do it Yourself .
À quoi servent les fanzines ?
Comme dit plus haut, le savoir profane est essentiel -et peut-être encore plus efficace s’il est mis en lumière par le savoir expert. Je pense pouvoir proposer quelque chose d’intéressant, car je suis tout à la fois anthropologue, sexologue, fondatrice et activiste d’une association mêlant ces deux disciplines, appliquées à un travail de terrain ainsi qu’à un travail éditorial. La sexualité est mon domaine d’expertise. En théorie et en pratique. Le savoir expert.
Mais je ne connais pas tout, je ne sais pas tout, et quand je reçois des personnes en consultation, je veux qu’elles puissent obtenir des réponses à leurs questions, qu’elles aient des pistes de réflexion, des points de comparaisons. Je veux aussi qu’elles puissent lire, réfléchir, revenir sur un texte, le faire lire à d’autres, etc., sans que ma présence soit nécessaire.
Une thérapie se fait en plusieurs temps. Pas uniquement en face à face. Je ne peux pas inventer des solutions, inventer des histoires, je ne trouve pas très passionnant de répéter des théories apprises par cœur, alors je tiens à créer régulièrement de nouveaux outils fournissant des ressources concrètes et accessibles à tout·e·s, afin que chaque personne puisse à son tour créer et diffuser de l’information, devenant ainsi actrice de sa propre émancipation, quelle que soit sa situation. De fait, les fanzines ont plusieurs fonctions.
Et quelles sont ces fonctions ?
Anthropologie-sociologie : les fanzines comme marqueurs sociaux et culturels, constituant une base de données d’analyses sociologiques (qui écrit quoi et qu’est-ce que cela nous apprend sur les normes et valeurs d’une communauté ? d’une société ?)
Sexologie-sexothérapie : les fanzines comme ressources thérapeutiques et pédagogiques, à la fois pour les personnes qui écrivent et celles qui lisent.
Militantisme-activisme : les fanzines comme outils militants en chaîne, de leur élaboration à leur réception ; la participation à la diffusion du savoir profane.
Est-ce que les personnes qui écrivent les témoignages le font après une consultation ou s’agit-il de personnes différentes ?
Ça dépend. Les témoignages existent déjà, je les ai reçus au fur et à mesure depuis la création de Polyvalence, il y a 4 ans. Il y en a plus de 500 en ligne mais chaque personne souhaitant témoigner peut le faire en permanence. Parfois, c’est en répondant à un appel à témoignages vu sur les réseaux sociaux qu’une personne finit par me contacter pour une consultation. À l’inverse, une personne ayant lu les fanzines pendant ou après une consultation a pu exprimer l’envie de participer à cette chaîne : écrire, pour s’aider soi-même parfois, mais aussi pour aider les autres.
C’est de la solidarité en chaîne.
Oui, et c’est pour ça que je tiens à garder cette identité DIY, militante et interactive. Pour moi et pour mon association. Nous sommes inextricablement liées. Et ça ne s’applique pas uniquement aux fanzines. J’ai crée Polyvalence parce que je ne trouvais pas ce que je cherchais et j’ai développé un métier, « anthroposexologue », parce que je n’étais pas satisfaite de ce qui était proposé sur le marché, je trouve les disciplines trop clivées, rigides et pas assez polyvalentes, justement. Je crois que ça a parlé à beaucoup de monde et j’ai été magnifiquement soutenue, aidée, encouragée. Les gens ont envie de participer, mais c’est une autre histoire que je ne vais pas développer ici. Je présenterai simplement le dernier appel que j’ai lancé pour vous donner une idée : appel à participation.
Conclusion ?
Venez me voir en consultation si vous en avez envie, si vous en avez besoin, on y abordera ce que vous voudrez,
voici les thèmes sur lesquels je travaille le plus : liste des thèmes.